Flora tristan: "les pérégrinations d'une paria"

« Il n’est peut être pas de destinée féminine qui, au firmament de l’esprit, laisse un sillage aussi long et lumineux. » André Breton.

Les pérégrinations d’une paria » de Flora TRISTAN est un récit autobiographique écrit suite au voyage de l’auteure au Pérou.

Qui était Flora Tristan?

Flore Célestine Thérèse Henriette, alias Flora Tristan, est  né le 7 avril 1803 en France de mère française et d'un père  péruvien. Elle est mariée très jeune à un homme violent dont elle aura une petite fille. A 22 ans elle fuit le foyer conjugal. Jamais elle ne reprendra une quelconque vie maritale. Elle était, par ses écrits, ses enquêtes et ses actions, le personnage féministe phare de ces années. Elle meurt à Bordeaux, en 1844,  après un tour de France pour la promotion de la lutte ouvrière.

Le livre:

Le 7 avril 1833, jour de son anniversaire, Flora Tristan embarque sur « Le mexicain » en direction du Pérou. Elle est la seule femme à bord. Aucun homme n’accompagne cette belle «demoiselle » de 30 ans. Elle quitte la France aspirant à une autre vie.

Ce voyage a un but précis: Flora s’en va auprès de sa Grand-mère lui demander de la reconnaitre comme la fille légitime de Mariano ( ses parents s'étaient mariés en Espagne sans jamais légaliser les choses une fois en France) et de lui donner un héritage afin qu’elle puisse vivre indépendante.

Malheureusement arrivée à Valparaiso, elle apprend que sa Grand-mère est décédée peut de temps auparavant. Elle doit alors se tourner vers son Oncle Pio, noble péruvien et seigneur respecté.

Mon avis:

Ce livre restera l'un de mes préférés. Je trouve que l'auteure a vraiment une vision révolutionnaire de son siècle. Elle étudie son pays et ses mœurs. Elle s’indigne sur le traitement des esclaves, sur le manque d’instruction, sur une bourgeoisie de petits propriétaires avares. Mais le plus interressant demeure les nombreux portraits de femmes qui forme la charpente de son récit.

A cette époque en France la révolution a définitivement résolu la question des femmes en leur refusant tout droit politique sous prétexte qu’il fallait être capable de raisonner pour y accéder. Elles sont les grandes perdantes de la révolution. Flora ne correspond pas à ce portrait. Elle est révoltée, vie seule, se cultive et cite à tour de bras dans son récit des écrivains, des peintres et des hommes politiques de toutes l’Europe.  Au Pérou elle découvre des femmes différentes de celle qu’elle côtoie en France.

Je pense que l'auteure veut  nous montrer que chaque femme est différente. Tantôt elle leur ressemble, elle les admire. Chaque femme possède à la fois une part de liberté, une légitimité mais aussi son fardeau qui la rattache à sa condition de femme. Que se soit l’acceptation d’un enfermement,  de dépendance monétaire, de l’obligation de se masquer ou encore d’un rejet : toutes sont à la fois libres mais pas affranchies.
« Les pérégrinations d’une paria » sont bien à l’image de son auteur: Pas tout à fait un roman, ni  tout à fait un texte sociologique. Un livre comportant bien trop de choses pour être catalogué.

C'est la première fois que je m'essaye à vous mettre une critique de livre ici. J'espère que ce ne sera pas la dernière. Vous pardonnerez le style parfois un peu académique ( long), et peu bloguesque, puisqu'il s'agit un résumé d'un de mes devoirs de sociologie qui fait à la base 6 pages. Mais j'avais vraiment pris du plaisir à rédiger cette fiche de lecture sur ce personnage haut en couleur. J'espère que je vous aurais donné envie de le lire :D